1. -Attention je me pose, j’ai encore calé !

  2. -

Tant que l’avion était « de début » et la motorisation neuve et propre, on restait admiratif devant le bon fonctionnement du moteur (certainement bien rôdé), il fallait aller jusqu’à sécher le réservoir ou trimer à fond sur le ralenti pour s‘entraîner à l’atterrissage moteur calé.

La saison suivante, l’expérience du pilote s’étant enrichie d’une centaine de vols, l’avion se transforma en « de transition » c’est-à-dire qu’il n’était plus obligatoire de le maintenir en l’air avec les roues en bas.

Mais avec les heures de vol, les circuits ont commencé à s’encrasser, le souffle envoyé par le pot d’échappement dans le réservoir y étant certainement pour quelque chose, à moins que ce soit la sœur de la fourmi que nous avons retrouvée baignant dans le bidon de mélange.

Surtout, il nous a fallu apprendre un nouveau cri de ralliement sécuritaire pour disposer de la piste en urgence « GKLé »

Après un sérieux révision-nettoyage-filtre à café-réglage général, l’évidence restait que le régime moteur variait toujours plus ou moins suivant la position en vol et cela d’autant plus que le niveau dans le réservoir baissait.

Parler de niveau me semble osé, parce que nous ne savons pas du tout comment le méthanol se répartit dans le réservoir selon les évolutions de l’avion. Qui n’a jamais tenu en main ce réservoir avec le bouchon vers le bas, et constaté que le plongeur, tout conique qu’il puisse être, a une fâcheuse tendance à rester dans la zone du fond et ne vient jamais chercher le carburant près du bouchon.

Il est donc assez miraculeux de pouvoir faire, parfois involontairement pour certains, tant de figures qui mettent le réservoir en position de désamorcer, sans caler à chaque fois.

D’où l’idée de coincer la bulle, c’est-à-dire de mettre entre le réservoir et le pointeau un séparateur gaz-liquide pour retenir ces fameuses bulles avant qu’elles n’arrivent au moteur.

Ce qu’on attend du séparateur idéal (ou l’art de couper les cheveux en quatre) :
  qu’il retienne le gaz avant qu’il ne s’engage vers le pointeau.
  qu’il soit facile à purger .
  qu’il n’apporte qu’un poids supplémentaire minimum.
  qu’il soit facile à construire et positionnable dans l’avion.
  qu’il fonctionne dans toutes les positions.
  qu’il soit efficace pour la durée d’un vol (15 minutes).

Pour dimensionner cette dernière condition, l’expérimentation nous a semblée préférable : coïncidence, notre pilote déteste que son avion vole à plat, et que la voie 3 ne soit pas en butée haute !. Un petit réservoir de 5 cl du commerce, un peu de durite, un bon élastique pour l’accrocher à la moustache de l’avion, ... et en l’air. Miracle ! Le régime du moteur reste constant en toutes positions de vol, et au retour sur terre le niveau dans le séparateur n’a baissé que d’un petit centimètre. Un volume de 5 cl semble donc convenir.

JACADI « sur les hélicos ils ont çà «  Cette remarque tombe à point, pour que nous abordions directement le descriptif du fonctionnement :



Fonctionnement en voltige :

Le pot met la pression, le méthanol plonge dans le trou du plongeur, arrive dans le dégazeur qui est rempli pratiquement en totalité, et ressort du point géométrique central de ce dégazeur ( indépendant de la position de l’avion) pour aller au moteur.

Pendant les 5 premières minutes le plongeur trouve toujours à boire, ensuite et de plus en plus, il risque d’ingurgiter une bulle de gaz qui sera ensuite, suivant la cheminement décrit juste avant, piégée dans le dégazeur. Le moteur reçoit ainsi en continu du méthanol liquide.

Fonctionnement au remplissage :

Suivant la logique militaire de nos jeunes années, le remplissage est l’inverse de la vidange.

Il faut entrer par la durite branchée au pointeau. Le méthanol va d’abord remplir le dégazeur, le gaz qui s’y trouve encore partira via son point haut et pénètrera dans le réservoir par le plongeur Quand le dégazeur sera ainsi purgé, ce sera au tour du méthanol jusqu’à ce que le réservoir soit plein (... puis le trop plein sortira par le silencieux, sauf si une fenêtre judicieusement placée permet de surveiller le remplissage).

Une contrainte pour le positionnement des tubulures du dégazeur suivant la position donnée à l’avion pour le remplissage : . le dégazeur doit avoir sa purge (qui est donc l’entrée pendant la marche) réglée près du ‘plafond’, sinon le gaz qui s’y sera accumulé y restera. Si le dégazeur est en position verticale cette purge doit se trouver à raz du bouchon, sinon il faut utiliser un tube coudé pour rejoindre la zone haute comme pour le réservoir principal.

Une contrainte pour la durite allant au pointeau : Il ne paraît pas recommandé de laisser le pointeau en communication pendant le remplissage, parce qu’à cause de la plus grande perte de charge ( dégazeur + plongeur) et donc de la pression qu’il y aurait au niveau du pointeau, du méthanol s’accumulerait dans le moteur.

Fonctionnement en vidange totale du circuit en fin de vol

On aspire par la tubulure d’arrivée au pointeau, donc comme habituellement pour une vidange maximale.

Comme on le voit sur la photo partielle du Fiesta un peu plus loin, le petit réservoir qui, dans cette situation, à sa sortie à son point central, ne se vide qu’à moitié.

Le troisième orifice du bouchon de chacun des réservoirs peut aussi être utilisé pour installer des tubulures de vidange totale.

Remarque :

Le dégazeur n’est pas un réservoir supplémentaire

Le dégazeur apporte une assurance de fonctionnement qui pèse 50 grammes supplémentaires ( que nous avons personnellement compensés en remplaçant la batterie Ni-Cd par une Ni-MH de même capacité).

Application sur notre Fiesta


Notre Fiesta, qui a déjà connu plusieurs campagnes, et qui est marqué des cicatrices du montage d’essai et d’autres outrages, a accepté, comme le montre la photo, d’ingurgiter au niveau de son gésier, le séparateur de 5 cl.

Le petit réservoir est monté tête-bêche avec le principal. La troisième tubulure que vous voyez sur le bouchon du petit réservoir a été montée à tord, et comme le montre le schéma vu précédemment, ne sert pas. Comme déjà dit, elle pourrait être agencée pour vider complètement le dégazeur.

Le petit réservoir étant installé horizontalement en position de remplissage, la tubulure d’entrée (vol) c’est-à-dire de sortie (remplissage) est coudée à l’intérieur pour aller jusqu’à raz du ‘plafond’.

Nous recommandons ce montage aux voltigeurs et selon la formule rituelle souhaitons BONS VOLS à tous.

Jean et Simon